L’affaire SOUFFLOT (ou l’affaire LASCROUX), c’est avant tout le révélateur d’un comportement à la dérive. Ce qui est le plus choquant dans ce dossier, ce n’est pas tant les opérations qu’elle révèle, que l’état d’esprit de la gouvernance municipale Mâconnaise. « Il n’y a rien d’anormal » ne cesse de clamer la municipalité. En fait c’est un véritable scandale, qui ne fait que confirmer la mauvaise foi des élus Mâconnais.
Voilà pourquoi :
LE PROJET :
Les quatre corps de bâtiment autour de la cour intérieure auraient pu abriter 60 chambres d’hôtel, 15 appartements grand standing et des commerces.
Le prix du bâtiment vide avait été fixé à plus d’un million d’euros. Le projet final aurait atteint 8 ou 9 M€. Le conseil d’administration de l’hôpital (présidé par le Sénateur-Maire de Mâcon Jean Patrick COURTOIS) propriétaire du bâtiment a autorisé le directeur à donner suite au projet d’achat de Georges Lascroux et de son associé (qui s’est retiré par la suite).
Selon Jean-Patrick Courtois : « … je peux vous dire que la façade est déjà classée, tout comme l’escalier et la chapelle. La concernant, nous avions décidé avec l’ancien directeur de l’hôpital que le futur acquéreur aurait l’obligation de refaire l’électricité, puis de livrer cette chapelle à la Ville ou au musée, pour devenir un lieu accessible au public. » (sources : lejsl.fr)
Propos confirmés quelques jours plus tard : « Quoiqu’il en soit, il n’a jamais été question de vendre la chapelle sinon pour la faire rénover et procéder, ensuite, à une cession au musée de Mâcon ou directement à la Ville. Le reste de l’hôtel devait être aménagé en hôtel, habitats et commerces, ce qui réjouissait les commerçants et les habitants de la rue Carnot. » source : macon-infos.com (26/7/10)
DEFISCALISATION ET CONFLIT D’INTERET
Or, pour les monuments historiques le montant de la participation de l’État est déterminé par la nature de sa protection (inscrit ou classé) « en tenant compte des caractéristiques particulières de cet immeuble, de son état actuel, de la nature des travaux projetés, et enfin des efforts consentis par le propriétaire ou toute autre personne intéressée à la conservation du monument ». Les travaux restant à la charge du propriétaire peuvent être compensés par des avantages fiscaux (loi MALRAUX).
Ainsi le nouveau propriétaire aurait-il pu bénéficier de la possibilité d’imputation sur le revenu net global de l’ensemble des déficits fonciers issu de la différence entre les loyers et les charges incluant les travaux et les intérêts d’emprunt, mais aussi de l’exonération totale des droits de succession, ainsi que la déduction à 100 % du revenu imposable de la part, restant à la charge du propriétaire, des travaux subventionnés par l’État ainsi que les frais résultant de l’ouverture du monument classé à la visite payante ; les autres charges (travaux non subventionnés, frais de gérance, rémunération de gardiens, etc.) sont déductibles à 100 % si le monument est ouvert à la visite, à 50 % s’il ne l’est pas. (sources wikipedia.fr).
Avec la rétrocession assurée (puisqu’exigée par le Président-Sénateur-Maire de Mâcon) de la Chapelle à la Ville de Mâcon (les musées de Mâcon et la ville sont en fait la même personne morale) cette opération se soldait par une défiscalisation massive, sans risque, en parfait conflit d’intérêt puisque le vendeur « forcé » se trouve être conseiller municipal délégué de Mâcon.
Le plus garce dans cette triste affaire, c’est que la municipalité trouve cette opération à tiroir « tout à fait licite ».
Manifestement, il ne place pas la barre bien haut.
La dévotion au « Veau d’Or » n’exclue pas la liberté de penser et le sens critique.
Pourquoi aussi peu de transparence dans cette affaire, dont on nous dit (cf macon.fr) que la mairie de Mâcon souhaite racheter (coute que coute) la Chapelle au promoteur après restauration.
- La restauration permet une large défiscalisation (loi Malraux) et ouvre droit à des aides de l’Etat. La revente de la Chapelle devient alors une très bonne affaire pour le promoteur qui se trouve être conseiller municipal très proche du Sénateur-Maire.
- L’opération prévoit des commerces, un hôtel 4 étoiles, des logements … bref chacun peut y trouver son bonheur.
Les promesses n’engageant que ceux qui les écoutent, rendez-vous dans quelques mois pour découvrir la réalité de cette opération immobilière.
- Aucune politique n’est développée pour le développement du centre-ville qui s’opère au « coup par coup » selon les opportunités.
- L’hôtel 3 étoiles mitoyen de Soufflot a malheureusemnt fermé ses portes. Qui peut croire qu’un hotel 4 étoiles ferait mieux, au même endroit ?
- « si la vente ne se fait pas, il n’y aura pas de Flacé 2″. On nous explique donc que nous devons fermer les yeux pour que nos ainés ne soient pas mis à la rue. Cette prise en otage en rappelle une autre : Le centre équestre de Chaintré et les personnes handicapées.
Ces grosses ficelles marchent-elles toujours aujourd’hui.
Mâcon est peut être une exception, le dernier village Gaulois qui résiste à l’Etat de Droit.